Franz Treichler
Salut ! Peux-tu te présenter ?
Salut, je m’appelle Franz Treichler, je suis un des membres fondateurs du groupe « The Young Gods », un groupe de rock électronique qui existe depuis 1985. Dans le groupe je suis essentiellement chanteur, mais depuis quelques années j’y joue aussi de la guitare.
Comment es-tu arrivé dans la chanson, la musique ?
Très jeune, en voyant quelqu’un jouer de la guitare dans un camp de vacances, j’ai ressenti un truc très fort émotionnellement, et je me suis dit tout de suite que c’était cela que je voulais faire.
De quoi parlent tes chansons ?
Chaque chanson à un ou deux thèmes en elle, mais ce n’est jamais vraiment très explicite. Je suggère des choses, j’essaie d’utiliser les mots pour créer des impressions, des ressentis. Je suis plus proche de la poésie abstraite, je n’essaie pas de raconter des histoires. Les thèmes principaux sont l’amour et les humaines, la folie des hommes, notre rapport avec la nature… des trucs bien bateau.
Quelles sont tes influences et sources d’inspiration ? ou qui sont tes mentors ?
L’inspiration peut venir de partout : d’un bout de dialogue que j’entends dans le tram, d’une phrase dans un livre, d’un ressenti dans une situation relationnelle, quelques mots dans un film… Mes mentors sont les groupes que j’ai adorés depuis la fin des années 60. J’ai beaucoup aimé le début de la musique psychédélique, les premiers Pink Floyd, les Doors, les Beatles vers la fin de leur existence. Puis à 17 ans j’ai adoré l’énergie des groupes punk de l’époque, les Sex Pistols entre autres.
Comment composes-tu ?
Je branche mon ordi et je tâtonne avec des programmes de synthèse ou alors je prends une guitare et j’improvise jusqu’à ce que je trouve une idée sympa. J’emmène ensuite ces idées au groupe et on les essaie ensemble, les autres membres du groupe font de même.
As-tu d’autres passions/talents/passe-temps ?
La musique c’est mon truc principal. Sinon j’aime bien lire. Pour les passe-temps, j’adore les sudokus et les mots croisés. Et j’ai un fort talent pour me mettre les doigts dans le nez.
Quelle importance donnes-tu à l’environnement ?
Ça me touche beaucoup ce qui est en train de se passer en Australie et en Amazonie entre autres. Ce qui me rend triste, ce sont les milliards d’animaux qui meurent à cause de la folie des hommes. On a vécu des siècles de pensées «humanistes» et ce sont des siècles très prétentieux. On vit maintenant les conséquences de cette vision «l’homme avant tout». Dans la pratique, j’essaie d’utiliser un maximum les transports publics et le vélo.
Et ton rapport à la politique ?
La politique est un système compliqué. Au final presque tout est politique. À partir du moment où il y a trois personnes autour d’une table ça devient politique. Donc en fait je n’ai pas de problème avec la politique en soit, mais avec les politiciens : quand quelqu’un occupe une position de pouvoir, il commence à se croire important. Le pouvoir corrompt les gens, pas seulement les politiciens. Nous avons besoin de politiciens, de penseurs, d’intellectuels, d’artistes, d’ouvriers… nous avons besoin de tout le monde, sauf des traders. Sinon en règle générale, je trouve navrant le manque de niveau intellectuel dans la politique actuelle. Le « me first / moi en premier » dans le discours actuel est comme une régression enfantine : « it’s my shit ».
Comment vois-tu ton futur ?
Droit devant.
Et notre avenir ?
C’est maintenant.
On sait que c’est dur de vivre de son talent. As-tu une astuce ou un conseil ?
On met beaucoup plus de chance de son côté quand on croit à ce qu’on fait et qu’on fait le moins de compromis possible.
C’est un peu une obligation d’être présent sur le net (réseaux sociaux, site, etc.); comment le vis-tu ?
Je vis cela assez bien car j’ai la chance d’avoir Cesare (un des membres du groupe) qui s’occupe du Facebook des gods. Je n’aime pas cette plateforme, je la trouve moche, ultra corporate. Je suis plus à l’aise sur Instagram, bien qu’elle ait été rachetée par Facebook également, caramba. J’aime bien le net pour beaucoup de choses qu’il amène, après il faut énormément trier et ça prend du temps. Ce qui me dérange le plus c’est que beaucoup de gens ne se rendent pas compte que ce sont essentiellement des plateformes pour vendre quelque chose, tout est basé là-dessus ; je ne parle pas seulement des plateformes de vente online ou de la vente des données par les GAFA et autres, je parle également de tous les utilisateurs que nous sommes. On vend son image, le fait qu’on est cool… on cherche le maximum de « likes »… c’est hyper narcissique et ça a parfois un côté désespéré, c’est comme si on envoyait des milliers de bouteilles à la mer avec des messages dedans.
Comment te sens-tu face à la multitude d’artistes plus au moins talentueux, présents sur ces plateformes ?
En triant tu trouves des trucs super. Je suis pour tous les supports, vinyle, CD, streaming...
Un coup de cœur à partager ?
J’aime beaucoup deux artistes anglaises en ce moment. Les deux sont très différentes mais ont une belle énergie : « Farai » et « Perera Elsewhere ».
Une question que toi tu as toujours voulu poser*:
Bon, je préfère te répondre sous forme de gag : Question : quel est le plus grand fléau pour l’homme : l’ignorance ou l’indifférence ?
Réponse : j’sais pas moi, j’m’en fous.
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Où est-ce qu’on peut te trouver ?
www.younggods.com
sur Instagram : theyounggodsofficial
https://www.facebook.com/theyounggods/