Furious Tibet

Skateplaza Lancy - Photo ©Jim Zbinden

Salut ! Peux-tu te présenter ?

Mon nom c’est Tenzin Jigdral DRAKMARGYAPON mais la plupart des gens m’appellent Furious Tibet/Jigi par rapport à mon origine et au fait que c’est plus simple. Je suis né à Darjeeling, Inde, en 1995 et suis arrivé en Suisse en 1999. Ce qui est marrant c’est que la plupart des gens ne connaissent
pas mon vrai nom. Je suis sponso par Pulp 68, Poorskateboarding et Dashit qui est une marque qu’on a commencé entre potes.

Raconte-nous ta rencontre avec le skateboard...

La première fois que j’ai vu quelqu’un skater c’était Gitan avec Paul et un autre ami d’enfance qui a arrêté le skate depuis, dans mon préau d’école. C’était au mythique spot de l’école de Zurich, aussi connu comme bowl de Zurich, même si au final c’est plus un trou qu’un bowl. Avant que je m’en rende compte je suppliais mes parents de m’acheter une board et depuis 12-13 ans, c’est une relation amour-haine.

Trouves-tu un intérêt ou aimes-tu toutes les disciplines qu’on peut trouver dans ce sport ?

Ce qui est assez paradoxal avec le skate c’est qu’au final c’est un «sport» que tu pratiques seul mais avec tes potes, entre guillemets, car pour moi c’est plus une manière de s’exprimer, un art. T’as beau être avec tous tes amis, au final c’est toi qui fait le tricks, la différence. Le skate t’inculque une vraie discipline, une manière de penser propre à toi-même. Tu peux t’acharner sur un tricks que tu veux faire pendant des heures et des heures  pour atteindre ce moment précis où ça passe. Un moment de soulagement, de répit.

FS Thruser disaster, Vans shop Riot, Laax 2019 - Photo © Alan Maag

Quels sont tes influences, tes mentors ou tes sources d’inspiration ?

Ma plus grande influence/source d’inspiration reste : Brandon Westgate; la 1re fois que j’ai vu sa part dans la «Emerica STAY GOLD» c’était un choc. J’ai dû voir cette vidéo au moins une centaine de fois. Le style, la fluidité, la vitesse tout était là. Grant Taylor, Pedro Barros m’ont donné envie de m’envoler, de peaufiner mes tricks. Tout particulièrement le frontside air.

Quelle importance portes-tu à l’environnement ?

J’essaie de porter autant d’attention que je peux à l’environnement. Si tout le monde ne faisait que recycler ça serait déjà un grand pas. Ça vaut pour les boards usagées aussi, si tu ne sais pas quoi en faire ne les abandonnent pas. Rapporte les à ton local shop.

Et ton rapport à la politique ?

J’ai 0 intérêt pour la politique, je pense qu’on est dans un système dépassé qui ne s’adapte pas aux nouvelles générations.

Comment vois-tu le futur du skate ?

Le skate quant à lui a un bel avenir. Malgré ce que les gens disent avec Tokyo 2020, c’est une opportunité de présenter notre art au grand public. Moins passer pour des délinquants à roulettes. Le boum des réseaux sociaux a aussi aidé notre cause. Certes il y a des bons et mauvais points dans tout ça, mais prenons le positif et allons de l’avant.

Que penses-tu de toutes ces minis et gros skateparks qui poussent ici et là ?

C’est très bien, pour en revenir à avant, c’est aussi en grande partie grâce à la médiatisation des J.O. Mais j’ai peur que ça soit aussi une excuse de certaines communes/villes pour dire «maintenant vous avez un skatepark, sortez des rues».

Photo argentique ©Andrea Crispini

D’après toi le milieu professionnel (shops, marques, communes, etc.) devrait-il plus s’investir dans des contest ou grosses skate sessions (avec BBC, DJ...) ?

Pour sûr qu’ils devraient plus s’investir dans l’organisation d’events. Pour faire grandir la scène du skate il n’y a rien de mieux, certains de mes meilleurs tricks et que je ne réessaierais probablement pas étaient en contest. Il y a toute cette adrénaline qui te pousse dans tes derniers retranchements.

Les sessions de pure street en ville à la recherche de nouveaux spots pour toi ça existe encore ?

Ahhh les pures sessions exploration, c’est quelque chose qui me manque. Le problème quand tu skates durant la plupart de ta vie dans la même ville c’est que tu peux avoir l’impression d’avoir tout vu. Mais vu que Genève est une ville en constante construction, il y a toujours des spots qui poussent par-ci par-là.

Il y a très peu de magazines en français qui parlent vraiment de skateboard et les autres sont durs à trouver. Cela te manque-t-il ou internet te suffit ?

Avoir l’objet chez soi est très différent que lire des articles sur le web, c’est quelque chose qui me manque et qui devrait revenir.

Acid drop de plus de 2m30, réception sur catelles extra glissantes - Piscine du Lignon - Photo ©Jim Zbinden

Un/deux spots à partager ou à faire découvrir à nos lecteurs ?

Le skatepark de Plainpalais reste un incontournable malgré qu’il soit très rempli, faut connaître les bonnes heures. Le skateplaza de Lancy est cool pour un session entre potes. Mais sinon il y a ce nouveau spot à P+R étoile, un mélange d’architecture urbaine et spot de rêve. Je recommande.

Une question que tu as toujours voulu qu’on te pose, et sa réponse ?

J’ai pas vraiment de question qui me vient à l’esprit, mais comme dernier mot j’aimerais dire un grand merci pour cette interview. Je voudrais aussi remercier Pulp 68, Dashit et Poorskateboarding pour tout le soutien.

Où est-ce qu’on peut te trouver ?

Sur Facebook: Jigi Hendrix et Instagram: furioustbt_dashit

 


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