MonaLisa OD

Salut ! Peux-tu te présenter ?

Salut, je suis MonaLisaOD, j’habite Kalvingrad, j’ai l’âge de ceux qui, petits, ont regardé des mangas mal doublés et je gribouille pendant mon temps libre.

Quels sont ta formation ou le parcours qui t’ont mené ici ?

J’ai fait un apprentissage de décoratrice-étalagiste, où j’ai appris les bases du dessin de mise en scène et à renforcer le côté Do It Yourself que j’avais commencé à acquérir dans le milieu squat des 90’s. C’est aussi pendant cette formation que j’ai eu envie de faire des illustrations plus « graphique » avec un trait précis, et la découverte de la DAO fût pour moi une révélation. J’ai commencé à faire quelques pochettes et flyers pour mes potes, et puis au fil du temps j’ai de plus en plus mis les doigts dans l’informatique et j’ai commencé à développer quelques sites web, toujours pour des copains ou pour moi. Il y a quelques années j’ai enfin réalisé que les gens aimaient bien ce que je dessinais aussi et j’ai eu envie de revenir à un art un peu plus traditionnel en reprenant les crayons et les encres.

 

Comment trouves-tu l’inspiration ?

Je suis fan de pop culture, du monde entier avec un gros penchant pour le Japon. Je m’inspire beaucoup de l’art traditionnel nippon mais aussi de la bd franco-belge, des dessins animés, du jeu vidéo ou encore de la musique. Je lis énormément aussi et c’est une source intarissable d’idées et de héros à qui donner un caractère. Bref, toutes ces choses se bourrent dans ma tête et finissent sur papier.

 

Quels sont tes influences, tes mentors ?

Je dirais que les deux artistes qui m’ont le plus influencées sont Tim Burton et Akira Toriyama. Pour le premier, j’aimais son univers depuis petite et quand The Nightmare Before Xmas est sorti au cinéma j’ai dû aller le voir une bonne demi-dizaine de fois ! C’était comme ça que j’avais envie de dessiner, ça correspondait totalement à mon côté ado gothique, ha, ha, ha ! Et puis, il y a le manga et les animés, je suis restée bouche bée devant le premier épisode de Dr Slump, le soleil qui se marre dans le ciel avec un ptérodactyle qui passe devant, les personnages hystériques et le grand n’importe quoi des histoires, ça m’a tout de suite parlé. Avec le temps, je découvre pleins d’autres artistes et cela m’aide pour continuer à développer mon propre style.

As-tu un processus de travail ?

La gestation ! Sans rire, une idée met des jours à germer, je ne suis tellement pas sûre de la pertinence de mes idées/projets que ça peut prendre du temps. Et puis, je bosse à côté ce qui est bien chronophage mais qui me permet justement de laisser mon imagination faire le travail pendant les temps morts. Mais une fois que je suis sûre, ça va beaucoup plus vite. C’est pour ça que j’adore travailler sur commande, là mon rythme s’accélère et je n’ai pas le temps pour les doutes.

Quelle importance portes-tu à l’environnement ?

Je n’ai pas de voiture, je me déplace en transports publics, à pied, parfois à vélo, plus pour le côté pratique. Chacun trouve les gestes qui lui conviennent, et ce n’est pas à moi de donner des leçons, je trouve facile de culpabiliser les gens quand l’industrie défonce la planète en toute tranquillité.

 

Et ton rapport à la politique ?

Je ne suis affiliée à aucun parti et je ne milite pas, ce qui ne m’empêche pas d’avoir un avis et des idées que je défends. Ces idées penchent plutôt du côté du partage et de la solidarité... Je n’essaie pas de faire passer de message dans mes dessins, ceux-ci reflètent quand même ma personnalité et toutes les opinions qui vont avec.

Comment vois-tu ton futur ?

Je n’y pense pas vraiment. J’ai tendance à attraper les opportunités quand elles se présentent. Tout ce que je sais, c’est que je fais tout pour rester dans un milieu culturellement riche. Je fais parfois des expos, je joue dans un groupe et continue à faire du web régulièrement, je verrai bien où tout cela va me mener.

Et notre avenir ?

Je suis mitigée. D’un côté, j’ai l’impression qu’on va droit dans le mur et d’un autre, je vois que les gens en ont marre de se laisser aveugler et de se taire. Ça me rassure un peu, je me dis que tout n’est pas complètement foutu.

Est-ce dur de vivre de son talent ?

Je n’essaie même pas, c’est pour ça que j’ai un boulot à côté. C’est à double tranchant : j’ai la liberté de faire ce que je veux mais pas toujours le temps ou l’énergie de tout réaliser. Et puis, j’ai beaucoup de peine à vendre hors de prix, j’aimerais que mes dessins restent accessibles à tous.

Comment vis-tu les réseaux sociaux ?

C’est une source intarissable d’inspiration et d’échanges si tu t’en sers pour progresser et non pour atteindre une quelconque popularité. Il y a une multitude de challenges de dessin comme Inktober (un dessin à l’encre par jour tout le mois d’octobre) qui m’ont beaucoup appris sur ce que j’étais capable de sortir. Ça me permet d’évoluer, de travailler mon style et mon univers.

Comment te sens-tu face à la multitude d’artistes, plus ou moins talentueux, présents sur ces plateformes ?

Justement, quand tu es dans l’échange c’est super sain ! Il y a des artistes du monde entier qui partagent leurs méthodes, leurs astuces et parfois leurs angoisses, toujours sur un ton bienveillant. Quand tu reçois un mot d’encouragement de quelqu’un dont tu aimes le boulot, ça te motive à fond.

Est-ce une obligation d’être présent sur le net ?

On ne va pas se le cacher, de nos jours, si tu n’as pas de site et/ ou de page sur les réseaux, tu n’existes pas vraiment, tu n’es pas réel. C’est absurde, voire ironique comme situation, mais maintenant, on cherche majoritairement tous nos infos là.

Un coup de coeur à partager ?

Danielle Pioli ! Une artiste qui s’est donné pour mission de servir et inspirer les autres au travers de ses dessins, bd, fanzines et même l’hypnose ! Allez voir son site, une vraie mine d’or !

Une question que tu as toujours voulu qu’on te pose, et sa réponse ?

Quel groupe t’inspire le plus ? Les Ramones ! C’est pas très profond mais ils font aussi partie de mon univers, comme je le dis, « Quoi qu’il t’arrive dans la vie, les Ramones ont toujours une chanson pour ça ! »

Où est-ce qu’on peut te trouver ?

Une seule adresse depuis 15 ans : www.monalisaod.net !


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